On me pose souvent la question suivante : “comment je fais pour être autoritaire ?” ou encore “comment je peux développer mon autorité ?”

Oui, en tant que formateurs ou animateurs, on a tous peur de ne pas être en mesure de maintenir “l’ordre et la discipline”. On peut être dynamiques, cools, dispenser une mine de savoir et maîtriser une panoplie inépuisable d’outils d’animation, mais avoir quand-même cette inquiétude d’être confrontés à cet élément perturbateur qui peut nous défier ; cet élève qui va nous manquer de respect ou cet apprenant qui va publiquement remettre en cause nos méthodes ou les informations qu’on communique.

Il n y a pas de réponse à “comment être autoritaire” ou “comment le devenir” car la réalité est très simple : on l’est, par défaut.

As-tu déjà suivi une formation ? Lorsque le formateur entrait en salle et qu’il te demandait de faire quelque chose, par exemple te présenter, l’écouter, ou répondre à ses questions ; quel a été ton premier réflexe ? Est-ce que tu t’es dit “Hors de question, c’est qui pour me donner des ordres !?” Non, ton premier réflexe a été d’obéir.

Pourquoi ? Parce que “c’est le formateur” tout simplement et le formateur… on lui obéit !

Voilà, c’est aussi simple que ça. Il y a des “relations” préétablies dans la vie, et celle du formateur- apprenant est universelle : on respecte le formateur, par défaut.

J’insiste sur cela : “par défaut”. Et c’est pour cela que je dis qu’on ne devient pas autoritaire, il n’existe pas de compétence à acquérir pour améliorer son autorité (et si elle existais, je te déconseillerais d’essayer de l’apprendre ; personne n’a envie de subir un formateur autoritaire). L’autorité, comme la crédibilité (à laquelle je vais revenir plus tard) est ce qu’on appelle “un acquis”.

Ce sont deux “cadeaux” que le système social actuel t’offre par défaut, à partir du moment où tes apprenants te reconnaissent le titre de “formateur”. Donc, lorsque tu entres en salle et que tu dis “je suis untel, et je serai votre formateur pour les 3 jours à venir”, tu annones implicitement que :

  • Tu as une autorité sur tes apprenants, tu peux leur faire faire ce que tu veux et ils le feront ;
  • Tu es crédible ; ils partent du principe que tu sais de quoi tu parles, que tu maîtrises ton sujet et que tu vas répondre à leurs attentes.

Tout ce qui peut t’arriver de pire à partir de ce moment, c’est “perdre ton autorité ou ta crédibilité”.

Comment ? En négligeant quelques règles très simples que je détaillerai dans un autre article. Mais ce qu’il faut retenir c’est que, dès que tu feras quelque chose qui fera douter les autres de ta capacité à les “dompter” ou sur tes connaissances, tu perdras automatiquement tes deux acquis.

Si un participant, à n’importe quel moment, se dit “ok, apparemment je ne suis pas obligé de faire exactement ce qu’il dit… ” et qu’il se mette à te contredire, ça sera contagieux et tu auras perdu toute autorité sur le groupe.

Si un participant expose publiquement que tu as raconté des salades, que tu as enseigné quelque chose de faux, que tu as prétendu connaître une bonne réponse alors que tu n’en savais rien… tu perdras ta crédibilité sur le groupe.

La perte de l’autorité et de la crédibilité t’entraîneront dans une spirale négative et risquent d’envoyer valser l’ensemble de la formation. Ce n’est pas irréversible, mais il te faudra déployer beaucoup plus d’efforts pour regagner tes deux acquis, et encore!

C’est pour cela que lorsque il s’agit de ces deux éléments, le seul conseil que je peux te donner est le suivant : mieux vaut prévenir que guérir.

Catégories : Le Blog

1 commentaire

Comment modérer un débat public ? - Super Animateurs · mars 23, 2019 à 8:37 pm

[…] que le modérateur laisse transparaître qu’il a une tendance, il perd sa crédibilité et des participants peuvent l’accuser de donner plus de temps de parole ou de favoriser telle […]

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