Contrairement à ce que tu as dû penser en lisant l’intitulé de mon article, je ne compte pas te vanter les mérites de l’esclavagisme moderne! Je veux juste te convaincre de l’importance de la démarche participative et de ce qu’on appelle : l’apprentissage participatif.
L’animateur n’est pas un prof
Nous avons tous été habitués à des méthodes d’apprentissage “verticales”, autrement dit, avoir un prof qui nous apprend la vie et nous, en bons récepteurs, on écoute, on prend note et on se débrouille par la suite pour appliquer. Ah oui! Ce prof nous testera de temps en temps et si on ne lui restitue pas fidèlement ce qu’il nous a appris, il nous punira (ego ? Ché pas… maybe ?!).
Pour la petite histoire
On m’a sollicité une fois pour animer une formation ; tiens-toi bien, sur l’autisme! Des jeunes bénévoles dans une association travaillaient souvent avec des enfants en difficulté et parmi eux, se trouvaient quelques gosses en situation d’autisme. N’ayant aucune connaissance dans ce domaine, ils se sont trouvés démunis et désemparés, ils ont donc pensé qu’il fallait suivre une formation, à laquelle ils ont même donné un intitulé, on ne peut plus “au secouriste” : “comment gérer des enfants autistes”.
Bien évidemment, je ne suis pas un expert en autisme, je ne connais sur le sujet que les généralités que j’ai dû apprendre dans mon parcours associatif professionnel. Mais bien évidemment, je suis un super animateur et donc je crois fermement que je suis capable d’enseigner n’importe quel sujet, pour peu que je fasse l’effort de me documenter assez à l’avance. J’ai donc accepté de répondre à l’appel de ces jeunes ; par engagement aussi, vu que je reste très proche du travail associatif.
Que faire ?
Ma méthode fut très simple. J’ai fait des recherches sur internet ; et trouvé plein de documents très intéressants sur le sujet, des guides pratiques, des fiches simples, des ressources pour animateurs, éducateurs, parents…
Il a fallut sélectionner les plus pertinents pour construire mon programme de formation avec la méthode de l’apprentissage participatif.
Autrement dit, je n’allais pas enseigner “la chose”, j’animerais plutôt des activités qui allaient permettre à ces jeunes d’apprendre par eux-même.
Tout d’abord, il faut savoir qu’individuellement, aucun d’eux n’avait toutes les clés pour “gérer un enfant autiste”, mais si je combinais ce que chacun d’eux savait, ils auraient collectivement TOUT, je n’exagère pas! Il y avait parmi eux plusieurs jeunes qui avaient déjà eu une expérience avec des enfants en situation de difficulté, il y avait aussi une étudiante en psychologie qui avait déjà étudié l’autisme, il y avait quelques bons animateurs qui maîtrisaient les jeux et activités pour enfants…
Et l’apprentissage ?
Pour la partie sur l’autisme, j’ai tout simplement animé des travaux de groupes où chaque sous-groupe devait lire un ou deux documents, les mettre en débat, puis restituer aux autres les éléments clés qu’ils en retenaient. Pour la partie “guide pratique”, j’ai fait travailler le groupe collectivement, via des jeux de rôles et des mises en situation, sur l’identification des erreurs potentielles et la manière de les éviter. Nous avons compilé tout cela dans un document et nous avons intitulé le fruit de cet apprentissage participatif “guide pratique pour animer des activités avec des enfants en situation de difficulté”.
Je peux dire, de manière, limite mathématique, que j’ai fait 50% du travail (construire le programme de l’atelier et l’animer) mais que l’autre moitié a été entièrement faite par mes participants. Ce sont leurs connaissances, leurs recherches, leurs interactions et leur synthèse qui ont produit le résultat final. Ils ont appris les uns des autres, mis en communs leurs connaissances et produit un résultat précieux qui allait leur servir à tous, mais aussi à d’autres.
En conclusion
Pour résumer, voici quelques bonnes raisons de se départir de l’apprentissage classique et d’exploiter vos ressources de Super Animateur pour aller plus vers l’apprentissage participatif collectif :
- Tu peux désormais prendre des risques et animer des ateliers dont tu ne maîtrises pas forcément la thématique ;
- En donnant de la valeur aux connaissances et compétences du groupe ;
- Et en faisant travailler effectivement les participants et l’action génère une meilleure mémorisation ;
- Ce qui provoque un sentiment de fierté et de satisfaction chez le groupe puisqu’il a lui-même produit ;
- En plus, tu bosses moins, c’est tout bénef, non? 😀
Je te recommande vivement de bien développer tes Supers Pouvoirs de Super Animateur si tu veux être capable de te lancer dans ce genre d’initiatives. Être capable de faire participer le groupe, inventer des méthodes d’animation, bien se préparer et s’organiser… sont des forces nécessaires qui t’aideront à devenir un formateur hors pair !
3 commentaires
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