Dans la catégorie des exercices super intéressants mais très peu connus sur la dynamique de groupe, laisse-moi te présenter : la Théorie du Chaos.

Derrière ce nom énigmatique, se cache un petit exercice intrigant mais qui permet d’en apprendre beaucoup sur la façon dont les éléments d’un groupe sont reliés et comment les uns influencent les autres.

Cet article est le 2ème d’une série de 4 articles, où l’on découvre à chaque fois un outil d’animation et les notions qu’il illustre.

Installation

Remettre à chaque participant(e) un post-it et de quoi écrire (stylo, feutre, crayon…)

Afficher le canevas suivant (le dessiner sur un tableau par exemple)

Explication des règles

Dans un premier temps, chaque participant-e doit :

  • Ecrire son propre prénom dans le cercle ;
  • Choisir, de manière complètement arbitraire (insister dessus, il n-y a pas de critère pour choisir) deux personnes présentes dans la salle (qui vont prendre part au jeu)
  • Inscrire leurs prénoms respectifs dans les deux rectangles, en secret.

Il y a des mises en gardes importantes à prendre en compte pour garantir la réussite de l’exercice, je t’invite à les consulter dans la fiche pratique.

Le jeu a deux règles très simples :

Règle 1 : les participant(es) n’ont pas le droit de communiquer d’une quelconque manière tout au long de l’exercice.

On ne peut pas utiliser :  la parole, la gestuelle, les mimiques, les sons… chacun joue réellement seul et n’a de contrôle que sur lui-même.

Règle 2 : tous les participant(es) ont le même objectif individuel qui est connu de tous (pas de secret)

Se positionner dans l’espace, de manière à former un triangle isocèle, dont ils doivent représenter les sommets, avec les deux personnes qu’ils ont sélectionnées.

Pour faire simple, chacun doit être à distance égale des deux personnes qu’il a choisies.

Se mettre au milieu de la ligne qui relie les deux personnes ne constitue pas un triangle et n’est donc pas validé.

Déroulement

Au début, le chaos

Tout le monde se met à bouger dans toutes les directions, ça n’a aucun sens, les participants (es) ne comprennent pas pourquoi il est quasi impossible de rester en place.

Pendant cette phase, l’animateur doit :

  • Reporter au propre le contenu de tous les post-it de manière à pouvoir identifier trois éléments ;
  • Repérer la personne la plus connectée : celle qui est la plus citée dans les rectangles ;
  • Identifier (idéalement) une personne pas du tout connectée : celle qui n’est pas du tout citée dans les rectangles (ou à défaut, citée pas plus qu’une fois) ;
  • Sélectionner une personne au hasard qui semble avoir une connexion « moyenne » (si la personne la plus connectée est citée 6 fois, alors la moyenne serait de 3).

Ensuite, ça se structure

Peu à peu, les mouvements deviennent de moins en moins brusques et de plus en plus petits et serrés dans l’espace. Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de mouvement. Chacun a trouvé sa place.

L’animateur intervient

L’animateur félicite le groupe mais demande aux membres de rester sur place et de maintenir la règle de non-communication.

Il va maintenant effectuer trois petits changements. Il déplace une personne hautement connectée, une autre moyennement connectée et une personne pas du tout connectée (plus de détails sur la fiche pratique).

En fonction de ces déplacements, la configuration va rester telle quelle, changer un peu, ou changer complètement.

On débriefe ?

Réunir les participants(es), éventuellement reprendre place et ouvrir une discussion sur le sens de l’exercice. Partir de l’observation pour extrapoler, car l’exercice est une métaphore des phénomènes qui se passent en réalité dans les groupes.

Pour les détails des questions à poser, tu peux consulter la fiche pratique.

N’hésite pas à illustrer tes propos en t’appuyant sur des données scientifiques, puisque l’exercice s’appelle « Théorie du Chaos ».

Par exemple, on vulgarise souvent la théorie du chaos avec la citation “le battement d’aile d’un papillon au Bengale, peut provoquer, six mois plus tard, un ouragan en Floride”.

Dans l’exercice, le fait de déplacer juste un peu une personne, peut provoquer une série de déplacements qui peut durer quelques minutes.

Dans la vraie vie, le moindre fait, geste, ou propos tenu par une personne, peut avoir un impact sur l’ensemble du groupe et sa trajectoire.

Réalité de l’exercice

Quels que soit les choix des personnes, il doit exister au moins une configuration dans laquelle chacun peut former son triangle.

Pour trouver cette configuration, il faut qu’il y’ait le moins de mouvements possibles. Pour cela, les personnes doivent bouger doucement et sur de très petites distances.

Si chacun fait de grands pas, va spontanément d’un coin de la salle à un autre, il entraine avec lui plusieurs autres personnes et l’effet se répercute sur tout le groupe.

Ainsi, si on prend conscience de son propre impact sur le groupe, on sort de “soi” et on adopte un comportement plus adapté au collectif.

La métaphore

Ceci est une métaphore des relations dans n’importe quel groupe : les éléments d’un groupe créent des liens (personnels, professionnels, hiérarchiques…). Toute action entreprise par quelqu’un dans un groupe, a des répercussions sur ses relations les plus proches, mais se fait ressentir également dans l’ensemble du groupe par effet papillon.

Les influents

Plus une personne est connectée (leader, influente), moins elle est libre de ses mouvements.

Les électrons libres

Les personnes les moins connectées (électrons libres) ont ce loisir de prendre des décisions ou des responsabilités sans impacter le reste. Elles ont aussi ce regard externe qui est parfois important pour mieux aider le groupe à sortir d’une situation de blocage.

Trouver sa place

Dans un groupe, toutes les personnes sont à la recherche de « leur place » et elle est souvent dépendante des autres. Tant que chacun de nous n’a pas trouvé sa place, le groupe restera en « mouvement ».

Flexibilité – solidité

Un groupe où chacun a sa place se solidifie ; seule une intervention externe pourrait le perturber.

Intérêt pratique et applications

On utilise cet exercice essentiellement en formation comme support pour illustrer des concepts liés à la dynamique de groupes.

On peut également l’utiliser dans le cadre d’un team building, pour ouvrir une discussion sur les thématiques des liens, des interactions, de l’impact des uns sur les autres et du leadership.

Aussi, si tu es manager et que tu as besoin d’ouvrir une discussion sur ce sujet avec ton équipe, tu peux également utiliser cet exercice, il ne prend pas plus de 10 minutes avec des groupes de 10 personnes.

En conclusion

Mystérieux, sophistiqué, serein… voici un exercice dans lequel on ne parle pas beaucoup, mais qui en dit long sur l’impact que chaque personne peut avoir sur son groupe et sur les règles invisibles qui le régissent.

Tu peux télécharger la fiche pratique de cet exercice en cliquant-ici : SuperAnimateurs-Fiche Pratique – La Theorie du Chaos

Catégories : Le Blog

1 commentaire

Un exercice réussi est un exercice bien expliqué - Super Animateurs · février 7, 2019 à 10:02 am

[…] s’applique même aux exercices « mystérieux » où on met les participants dans des situations […]

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