Un animateur ou un formateur doit pouvoir s’exprimer en public sans peur.

S’exprimer en public n’est pourtant pas donné à tous.

J’ai longtemps cru que c’était “inné” et que les formateurs avaient cette compétence “par défaut”.

Beaucoup d’animateurs et de formateurs compensent leur manque de confiance ou d’aisance avec un surplus de contenu ou des subterfuges d’animation.

Je pense, de mon côté, qu’il faut être extrêmement à l’aise à l’idée de s’adresser à une audience, si on souhaite animer des activités de qualité et créer une réelle connexion avec notre groupe.

J’ai donc, suite à plusieurs demandes de mes lecteurs et de différents membres de la communauté Super Animateur, décidé d’écrire quelques articles sur le sujet.

Il ne s’agit pas d’une série à proprement parler. Mais dans les mois à venir, il y aura régulièrement des articles à propos du fait de s’exprimer en public, où je donnerai des astuces, des techniques, des modèles ainsi que des expériences de différentes personnes.

Au commencement

Plus précisément à la préhistoire…

L'homme tribal seul

L’homme a toujours eu peur d’être seul

Quoi !? La préhistoire !?

Oui, car tout commence à l’âge de pierre. À une époque où, quand un être humain s’isolait de sa tribu, il prenait le risque de se faire tuer ou dévorer.

À cette époque-là, nous avions développé, en tant qu’espèce, une peur profonde et viscérale : la peur de se sentir observé.

En effet, si tu es seul dans la jungle et que des pairs d’yeux malveillantes te scrutent, ça ne peut vouloir dire que l’une des deux choses :

  • Une tribu ennemi t’as pris au piège
  • Un Dents de Sabre s’apprête à te dévorer (et pas le genre gentil vegan comme Diego dans l’Âge de Glace)

Diego - Ice Age

Une peur irrationnelle

Aujourd’hui, la situation a changé, mais la peur est restée identique.

Si tu te mets debout face à une audience, ton cerveau va aller puiser dans cette peur ancestrale.

Audience

Public = pairs d’yeux

Pairs d’yeux = tribu ennemie ou prédateur

Or, il suffit de se poser une question très simple : les personnes en face souhaitent-elles me dévorer ou m’éventrer avec des lances et des silex ?

Je ne me permettrai jamais de supposer que ce n’est pas le cas, car je ne connais pas ta vie, cher lecteur.

Mais je vais me permettre d’imaginer que 99% de mes lecteurs ne sont pas activement pourchassés par des félins.

Cette peur est donc ce qu’on appelle une peur “irrationnelle“. Elle est là, elle est bien réelle, elle ne vient pas de nul part, mais elle n’a concrètement aucune raison d’exister, puisque le danger qui la suscite n’est pas réel.

Une peur qui évolue

Mais la question est beaucoup plus profonde et complexe que cela.

Car aujourd’hui, nous n’avons peut-être pas peur de nous faire dévorer par nos collègues de travail ou par nos apprenants, mais nous avons modernisé cette peur.

Chaque fois que je demande à quelqu’un : qu’est-ce qui te fait peur ?

Peur d'être jugé

La réponse est souvent : j’ai peur d’être jugé.

Elle est formulé différemment : peur de me vautrer, peur de me ridiculiser, peur de ne pas assurer...etc.

Mais la peur derrière la peur, c’est bien cette frayeur du jugement des autres.

Et ça va encore plus loin, recoupant avec nos héritages ancestraux, puisque la peur d’être jugé est en fait reliée à l’isolement et à l’exclusion.

Être jugé, c’est courir le risque d’être expulsé de la tribu, donc de se retrouver seul : donc de mourir.

Peur d'être isolé

La paralysie

La meilleure façon donc de comprendre la peur de s’exprimer en public, c’est d’analyser ce qui se passe en nous lorsque nous sommes réellement mis en danger.

Si tu es dans une ruelle sombre le soir et que des brigands t’agressent, tu vas soit :

  • Te battre pour te défendre ;
  • Prendre la fuite ;
  • Rester sur place, paralysé, incapable de faire quoi que ce soit.

Ces trois options sont regroupées dans ce qu’on appelle le modèle des 3F : Fight, Flight or Freeze.

Fight, Flight or Freeze

Littéralement : se battre, fuir ou geler.

Fight, flight or freeze

Plus concrètement, notre cerveau a quelques fractions de secondes pour décider quelle attitude adopter face à la situation.

En fonction de sa décision, il va envoyer un flux sanguins vers la parties du corps les plus concernées.

Se battre : le cerveau envoi un flux sanguin vers les bras et les poignets

Fuir : le cerveau envoi un flux sanguin vers les pieds

Geler : aucune différence mais le flux sanguin s’accélère provoquant une sorte de vide dans l’esprit

Classiquement, les personnes qui n’ont pas fait un travail sur eux-même pour mieux gérer leur stress en public, vont adopter deux des trois scénarios : fuir ou bloquer.

Ils vont soit se figer, perdre leurs mots, oublier leurs présentations…etc.

Ou alors ils vont juste avoir envie de fuir, rester donc concentré sur “la sortie”, ou fixer l’heure en espérant que l’exercice se termine…etc.

Faut-il se battre ?

Il va sans dire que l’option la plus viable, est d’affronter la situation.

Non, je ne suis pas en train de te demander de distribuer des gifles et des mawashi-geri à tes collaborateurs.

Mawashigiri

Je veux dire qu’il faut apprendre à faire face au public.

Grâce à quelques techniques et a beaucoup de pratique, on peut apprendre à rassurer son cerveau.

On évacue peu à peu cette peur, on se l’approprie et on la “dompte”.

Mais la première étape, la plus simple à faire est sans doute : accepter cette peur, la comprendre et ne pas s’auto-juger.

Une fois que tu comprends que ce qui t’arrives est tout à fait normal, voir “naturel”, tu ouvres les premières pistes pour le changement.

C’est quoi la solution ?

Speaker confiant

À travers cet article, j’ai surtout voulu aider les personnes à comprendre l’origine de la peur, parce que c’est une étape très importante si on veut travailler son expression en public.

Dans de futurs articles, je te donnerai quelques astuces pour surmonter cette peur.

Pour le moment, si tu es vraiment en proie à ce genre de situation, tu peux déjà commencer à “rationaliser”.

Si tu dois t’exprimer publiquement, en petit comité, ou devant une grande audience, prends quelques moments pour te poser ces questions : suis-je en danger ? de quoi ai-je peur ? ma peur est-elle rationnelle ?

Tu verras déjà des changements subtils dans ton mental et dans ta prestation.

Au cas où tu souhaites approfondir ce sujet, n’hésites pas à m’écrire ou à venir nous en parler dans la Ligue des Supers Animateurs.

Le programme Super Formateur contient aussi un module sur l’expression en public.

Catégories : Le Blog

4 commentaires

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3 exercices de présentations pour personnes coincées - Super Animateurs · mars 24, 2019 à 10:51 pm

[…] Si tu arrives et que tu dis : « on fait un tour de table et chacun se présente« , une personne coincée sera un peu stressée mais pas plus que les autres, car on a tous un peu peur de se mettre en avant. […]

Quatre outils pour renforcer sa confiance en soi - Super Animateurs · mai 6, 2019 à 9:48 pm

[…] La confiance en soi joue un rôle important pour que l’animateur que tu es se sente à l’aise. […]

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